Gomera Dakar.Du 18/12 au 25/12/2004

                        Gomera-Dakar

Comme vous le savez
maintenant, on est arrivés a Dakar, le 25 décembre, jour de Noël, après 7 jours de traversée exactement. Pour l’instant , on n’a pas de photos de l’Afrique, mais les photos de la nav’. Nous sommes donc partis de la Gomera le samedi 18 . La manœuvre étant délicate, on a demandé l’aide de nos amis Jean-Louis et Rudy, pour sortir de notre place. On a frappé les écoutes de Génois sur le gros bateau où ils se trouvent pour s’y mettre à couple, et pouvoir ensuite partir tout droit… Coriana ne manœuvre pas très bien…. Manœuvre impeccable, nous voilà en route, le stress retombe un peu, il fait beau, des dauphins nous accueillent, le vent tombe même a un moment donné. Mais ça ne dure pas…. A la nuit tombée, le vent se met a souffler, on sort l’attirail: pantalon, grosses chaussettes, sac poubelles dans les chaussures, plusieurs couches de t-shirt plus pull, et bien sûr veste de quart et salopette, et les quart commencent… On a fait 3h/3h, 2h30/2h30 entre 21 h et 8 h du mat tout du long . La fatigue s’installe, la mer est grosse ( on dirait pas sur les photos, mais regardez bien la vague qui déferle un peu à l’arrière du bateau…) Le lendemain, on a fait des quarts pendant toute la journée, on fume des clopes (beaucoup!), et comme ça bouge trop pour se faire à manger, on mange des bananes, des gâteaux, des tomates… Ca dure jusqu’au mardi comme ça, jour où Katell cuit 500 grammes de pâtes, pour voir venir!!!! Bien sûr, on ne met pas la ligne de pêche, si on a un poisson, on serait incapable de le cuisiner, alors…Et le mardi, le temps est relativement beau, ça bouge beaucoup moins, c’est l’occasion de vider le compartiment moteur de son eau… Hummm, réjouissance!!!! Et de mettre nos vêtements a sécher…Car pendant ces 3 premiers jours, il faut dire qu’on s’est fait rincer! On pense, bien sûr que c’est bon, le beau temps s’installe! Pendant la nuit, au changement de quart, des dizaines de dauphins sautent a l’étrave, dans le clair de lune, c’est magique…. Katell prends son quart, et ils reviennent, plus sages, mais par dizaines, encore! Avec le phosphore qu’il y a, ça fait des flash vert fluo sous l’eau quand ils soufflent…. C’est beauuuuuu! Et le matin, vers 8h, c’est encore Katell qui se trouve dehors quand des dauphins fous reviennent, il y en a partout…Ils sautent dans tous les sens... Mais, courte joie!!! Dans la journée du mercredi, la mer se creuse, le ciel se couvre de nouveau, le vent souffle, journée de merde…. En haut des vagues, Katell, à la barre , se croit dans les montagnes russes!!! Il doit y avoir 5 mètres par moments! Il fait vraiment pas beau… Katell s’inquiète: « Ronan, c’est toujours comme ça, la mer? » Et , ô bonheur, le lendemain, 23 décembre, jour des 34 ans de Ronan, le ciel est limpide, la mer est calme, on peut être en t-shirt ( on n’avait toujours pas quitté les vestes de quart!), il y a des petits calamars sur le pont ( cadeau d’anniversaire de la mer?!!), on commence à voir pas mal de poissons volants. On oublie vite la journée de la veille, et les autres, pas très agréables non plus…

Et puis on sait qu’on arrive bientôt, il ne reste même pas 2 jours, on est jeudi, on devrait arriver samedi, si tout va bien… Le soir, on sort le premier oignon de la traversée, katell fait même de l’ail…. Pour un anniversaire en mer, c’est pas trop mal….Puis on se prépare à une nuit de veille très attentive, car on commence à croiser des pêcheurs, et les pêcheurs africains n’ont pas forcément de radar, donc notre détecteur ne sert pas à grand chose. On envois la voile ciseaux, qui va rester en place jusqu’à notre arrivée. La journée du vendredi est à peu près belle, on sent qu’on approche de l’Afrique (jusqu’ici, on en aurait presque douté!!!!), on fait une petite photo pour le bigorneau amoureux, par19.16 nord, et 17.34 ouest. Celle ci ne sera pas banale! Le soir, il nous arrive quelque chose qu’on ne s’est toujours pas expliqué: Sous génois double, on se met à marcher du tonnerre, alors que la mer est presque d’huile, elle ne déferle plus du tout. A l’intérieur de bateau, pas un bruit, on croirait qu’on fait le bouchon en pleine pétole alors que dehors, on avance à plus 7 nœuds, une pointe à 8.1 nœuds ( record du bateau!) . Alors on réduit, mais c’est pareil, on réduit encore, jusqu’à avoir l’équivalent de 2 petits tourmentins à l’avant, et là, le bateau retrouve sa vitesse de croisière à 5.5 nœuds .Cela dure quelques heures, puis tout rentre dans l’ordre, la mer se remet à déferler un peu, on a la sensation de notre vitesse, tout va bien!!! Mais bizarre , quand même! Et la même nuit, vers 6 heures, on voit apparaître les lumières de Dakar au loin… . On penserait que c’est fini, mais non, de 8 h à 13h30, on s’est farci une nav’ au près serré, où on avançait a 2 nœuds par moments!(c’est pourquoi il n’y a pas de photos de l’approche de Dakar)Le tout avec des pirogues dans tous les sens! Et une arrivée au mouillage en plein vent! Enfin, nous y voilà, il nous reste une bière , on va se la boire, manger un plat de nouille avec des œufs, et dormir toute la journée, on ira à terre demain!

La suite au prochain numéro…..

Bisous à tous, et portez vous bien

Et BONNE ANNEE!!!!